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Rapport d'activité de France terre d'asile 2020
 

Rapport d'activité 2020

2020 ne pouvait ressembler aux années antérieures pour France terre d’asile, impactée par la crise sanitaire comme l’ensemble du secteur.

Baisse des arrivées sur le territoire français, baisse de près de 40 % des demandes d’asile, baisse de 24 % du nombre des mineurs isolés étrangers pris en charge. L’impact de la crise et des confinements successifs sur l’activité est cependant inégal, plus marqué pour les prestations liées aux flux comme celles du premier accueil, l’accompagnement aux guichets ou l’évaluation des jeunes. Des fermetures temporaires se sont imposées aux guichets ou ont pu être demandées. Nous avons dû sans cesse nous adapter, à la fois aux risques sanitaires et aux besoins des usagers, avec un souci partagé de la continuité du service.

Mais la permanence des dispositifs n’a pas été remise en cause et l’effectif de nos salariés reste stable, autour de 1 100 salariés, aidés de près d’un millier de bénévoles.
Nous nous attendons en 2021 à une reprise progressive des arrivées en Europe et en France, sans tout savoir encore des traces laissées dans la vie des migrants, dans leur santé, dans leur psychologie.

Cette année de crise n’a en tout cas pas ralenti l’activisme réglementaire des pouvoirs publics.

Le nouveau Schéma National d’Accueil des Demandeurs d’Asile et des Réfugiés a mis en forme, en décembre 2020, l’orientation géographique directive des demandeurs d’asile annoncée par la loi du 10 septembre 2018 pour rééquilibrer cet accueil entre l’Ilede-France et le reste du territoire. Il amène de nouveaux dispositifs d’accueil dans les régions, comme les CAES, et de nouvelles questions : l’orientation directive, que nous avions analysée à partir du modèle allemand, sera-t-elle effective ? Viendra-t-elle à bout des campements qu’on a vu renaître et évacuer tout au long de l’année, pas seulement en Ile-de-France et à Calais ? Quel sera le sort de ceux qui n’y entreront pas ? Va-t-on mettre fin à l’errance des «dublinés» ?

L’ambition d’accélération des délais de traitement des demandes d’asile, à l’Ofpra comme à la CNDA nous pose aussi dans des termes nouveaux la question de l’intégration des réfugiés, dans le travail d’accompagnement qui précède la décision de reconnaissance, comme dans les programmes qui deviennent plus nécessaires une fois le statut obtenu.

La Commission européenne a, de son côté, proposé en septembre à la négociation des États membres et au Parlement de l’UE un nouveau Pacte pour la migration et l’asile, qui tend à reprendre presque toute la législation européenne, sans cependant la bouleverser. Nous devons être attentifs à l’esprit de ce pacte. Conçu pour tenter de répondre aux exigences diverses et souvent opposées des États membres, il est plus timide dans ses invitations à la solidarité que dans ses promesses de prévention des arrivées, de renforcement des contrôles aux frontières extérieures, et de coopération intéressée avec les États tiers, d’origine et de transit. En le disant, dès novembre, le réseau d’associations et villes européennes, constitué par nos rencontres en 2019 à Paris puis à Berlin, a joué son rôle.

Le climat politique qui est la toile de fond de cette négociation s’est encore durci cette année dans bien des États membres, alors même que la pression migratoire n’est plus la même. En France même, on le voit dans la question de l’accueil des mineurs isolés étrangers, posée dans des termes plus polémiques que jamais par les départements qui la portent et avaient vu avant 2019 leur nombre passer de 2 000 à 17 000.

Mais pour nous, ce contexte difficile est mobilisateur, pour notre travail opérationnel comme pour notre travail de plaidoyer. Il n’est d’ailleurs pas à l’abri de bonnes surprises, dans l’année électorale qui vient, en France ou en Allemagne.

L’histoire de France terre d’asile, c’est aussi celle de notre association.

2020 restera l’année du départ de Pierre Henry, dont la direction a marqué notre association, qui a vu et assuré les mutations nécessaires, construit et incarné le rôle de notre association pendant près de 24 ans. L’année 2021, année de notre 50è anniversaire, sera ainsi une année de transition pour l’association, dans la fidélité à son histoire et ses valeurs.

Par Thierry LE ROY et Delphine ROUILLEAULT
Président et Directrice générale de France terre d’asile

 
 

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